Tend ta main, et donne de l'autre.
J'avais bien de l'inspiration avant de me retrouver à nouveau devant le blanc de mon esprit, et avant tout de cette grande feuille virtuelle. Par où commencer? J'ai tant de choses sur le cœur que j'aimerais déverser. En fait, je sais. Il n'est point besoin de chercher bien loin. Je sais où aller, désormais, où guider mes mots, car tout dans mon esprit est clair, au milieu de l'ébullition.
Il est dans notre monde des mains tendues. Un nombre incommensurable. Je me retrouve si souvent à songer à ces personnes qui n'ont pas dans cette Vie Terrestre ce qui répondrait à leurs besoins. Nombre d'entre ceux qui me liront penseront tout d'abord aux besoin matériels, il n'est en effet nul doute que notre société se nourrit de ce que l'on peut toucher, de ce que l'on peut voir, de ce que l'on peut faire valoir. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de songer qu'au-delà des apparences, au-delà des préjugés, ce ne sont pas simplement quelques piécettes que demande cette main tendue. Et même ! Que dire de ceux qui sont à la tête d'immenses fortunes, lorsqu'ils sont si pauvres dans l'affection qu'on leur donne? Vivre dans un monde où la mélodie mielleuse de l'hypocrisie hante tant de paroles n'est pas des plus aisé. Et même si ils ne tendent nulle main, le besoin est là, la métaphore fait le reste.
En me relisant, je me demande bien ce que ces "belles" paroles pourront bien changer... Certainement bien peu de choses, en y réfléchissant. Pourtant... Je ne peux m'empêcher de poursuivre. Je vais bel et bien mener le Verbe en la direction des nécessiteux, car c'est un sujet qui me tient bel et bien à cœur. Et une multitude d'idées agite mon esprit ! Comme tout lyonnais, je suis un habitué du centre-ville, de Bellecour et de son agitation frénétique. Plus d'une fois, je me suis arrêté devant cet homme en fauteuil roulant, centre d'une cour de félins, face à son échiquier. L'échiquier de la vie qui se tient devant lui... Cet homme sur qui les malheurs du monde se sont abattus tient encore, pourtant. Se sont suivi la disparition de son fils, les maladies successives... Et pourtant, il est encore là. Il ne reste pas inactif, la main tendue, attendant quelque passant généreux. Non, il met son art au service des autres, et il invite sur cet échiquier ceux qui veulent partager une partie, une portion de Vie. C'est cette vision qui ne peut que m'émouvoir dès que je m'arrête ! La vision d'un homme qui, tout en tendant une main, donne, de l'autre.